Avec la participation de :
Michele Giacomelli , Ambassadeur, Représentant Permanent de l’Italie auprès du Conseil de l’Europe, Strasbourg
Le mercredi 19 Janvier 2021 s’est tenue, au lieu d’Europe, la 25ème conférence ayant, pour sujet principal, l’investiture de l’Italie en tant que présidente du comité des ministres au Conseil de l’Europe pour les 6 prochains mois. Avant toute chose, il a fallu, dans un premier temps, rappeler l’importance politique du Conseil de l’Europe, trop méconnu de la jeunesse et des citoyens européens. A la tête du pouvoir décisionnel bicéphale de cette institution intergouvernementale se trouve le comité des ministres, composé des différents ministres des affaires étrangères, qui se réunit une fois par an. Leurs délégués et représentants permanents se retrouvent, quant à eux, une fois par semaine afin de délibérer dans un quorum à huit clos. C’est d’ailleurs ce que tente de mettre en avant l’intervenant du jour Michele Giacomelli, ambassadeur et représentant permanent de l’Italie auprès du Conseil de l’Europe, lorsqu’il souligne qu’« aucun pays ne peut tout régler seul ». Succédant ainsi à la Hongrie, l’Italie prend la présidence, au cours d’une réunion avec les représentants des 47 états membres de l’organisation, le 18 novembre 2021. Tout comme le nouveau président du comité des ministres, Luigi di Maio, Michele Giacomelli expose ensuite les priorités de la présidence italienne pour les six mois à venir.
Cette dernière s’axe sur trois thèmes dits « prioritaires » :
- Renouveler l’engagement envers des principes et valeurs communs à travers la promotion de la démocratie et de l’État de droit. Pour ce faire de nombreuses actions culturelles devraient être lancée dès le 1er Avril.
- Renforcer l’autonomisation des femmes et les droits des enfants et des adolescents en encourageant de nombreux pays à signer la convention d’Istanbul du 1er Août 2014.
- Construire un avenir centré sur les personnes à travers l’utilisation maîtrisée des nouvelles technologies mais aussi d’un système judiciaire au service des citoyens.
Pour rapprocher jeunesse et institutions européennes, l’Italie aurait établi, en coopération avec l’eurométropole, un vaste programme culturel promouvant l’art renaissant italien. De fait, entre avril et mai, de nombreux tableaux, en provenance d’Italie, doivent être exposés au musée des beaux-arts de Strasbourg. Retrouvant pour la première fois depuis 20 ans la tête du comité des ministres, l’Italie, adhérent de la première heure au Conseil de l’Europe, aurait finalement à cœur d’honorer un mandat qui, en plus de se vouloir au plus près des citoyens européens, valorise la culture et le patrimoine.
Sessions Questions :
Q1 : Retrouve-t-on, en Italie, des actions similaires à la France en ce qui concerne la promotion de la culture européenne ?
Ce qui empêchent l’Italie de mettre en place des actions aussi symboliques que la France en matière d’identité européenne, concerne la fracture entre les citoyens et le Conseil de l’Europe. Le projet de ce mandat italien serait d’impulser une évolution en la matière.
Q2 : Comment se place le Conseil de l’Europe sur la crise migratoire ?
La crise migratoire, nous dit Michele Giacomelli, est un enjeu contemporain majeur qui tends à s’intensifier au cours des prochaines décennies. Les pays d‘Europe, a priori signataire de chartes exigeant l’accueil des migrants économique et politiques sur leur territoire, ont parfois du mal à s’accorder en terme e politique migratoire. En la matière, le Conseil de l’Europe reconnaît la nécessité d’accueillir dignement ces réfugiés car parmi eux se trouvent femmes et enfants. Pour ce faire de nombreuses actions pour les mineurs ont été mis en place afin de répondre ce défi majeur ? Cependant le Conseil de l’Europe possède un pouvoir aux limites très resserré l’empêchant de prendre toute décision drastique.
Q3 : Comment réagit l’Italie face à la résilience du Conseil de l’Europe en ce qui concerne les violences faites en Turquie et en Russie ?
Ne condamnant pas publiquement ces actions, le Conseil de l’Europe tends à vouloir privilégier une coopération plutôt qu’une condamnation. Il faut trouver un certain équilibre dans les relations qui les lies avec ces pays car mener des représailles auraient des conséquences négatives à court et à long terme.
Q4 : Comment faire connaître le Conseil de l’Europe ? Quelles stratégies de communication ?
Faire connaître le Conseil de l’Europe au grand public ne constitue pas une mince affaire. Une grande partie de la population, ne se sentant pas ou ne connaissant tout simplement pas les différentes instances européennes, se trouve au ban de la politique internationale. Pour inverser la tendance et surtout arriver à une « citoyenneté consciente et responsable » déclare Michele Giacomelli, le Conseil de l’Europe tente, à travers les bandes dessinées, de familiariser les plus jeunes avec les institutions supranationales.
Benjamin Toussaint et Christian Dogui