Pour donner suite à notre demande de rencontre, notre organisation a été reçue en audience officielle par Son Excellence M André-Magnus Ekoumou, ambassadeur de la République du Cameroun en France, le 30 avril 2021 à l’ambassade du Cameroun à Paris. M. le secrétaire général chargé de la Coopération internationale, David Antoni, était accompagné de Mme l’administratrice générale, Emilie-Fleur Ngomen, et de Mme la directrice adjointe aux Relations internationales, Camille Deloron.
Après les civilités et remerciements d’usage, Monsieur le secrétaire général a tout d’abord présenté à notre hôte les plus sincères condoléances personnelles et officielles des membres de notre organisation, pour la perte tragique de ses collègues de l’ambassade en raison de la pandémie actuelle. M. Antoni a aussi transmis à Son Excellence les vives salutations de M. le président fondateur de l’OJUEA, Gabriel Mvogo. Ce dernier aurait souhaité, de ses vœux les plus sincères, être présent ce jour-là. Il était malheureusement retenu au Sommet africain pour l’alimentation, organisé conjointement par la Banque africaine de développement et le Fond International pour l’Alimentation. Nous avons à cette occasion, mentionné à S.E.M. Ekoumou que ce sommet fut honoré de la présence de chefs d’États africains à l’instar de S.E.M. Alpha Condé, Président de la Guinée Conakry. Enfin, nous avons invité S.E.M. Ekoumou à transmettre les meilleurs vœux de notre organisation à S.E.M. Paul Biya, Président de la République du Cameroun.
M David Antoni a ensuite présenté l’OJUEA à notre hôte. Il a rappelé nos objectifs, nos réalisations, nos projets et notre reconnaissance internationale en tant que membre signataire du Pacte mondial des Nations unies, en tant qu’organisation d’intérêt auprès de l’Union européenne et qu’organisation de jeunesse reconnue par le Fonds européen de la jeunesse du Conseil de l’Europe. Il a également présenté en exclusivité à S.E. les démarches en cours vers l’obtention d’un statut d’observateur auprès de l’Union parlementaire africaine.
En développant le panel de nos actions, Monsieur le secrétaire général a mis un accent particulier sur le projet des Apéros diplomatiques par les jeunes. Ce programme de formation informelle réunit chaque mois plus d’une cinquantaine de jeunes autour d’un diplomate. Au cours de ces sessions, les diplomates invités s’expriment sur les thématiques géopolitiques en lien avec l’actualité de leurs pays, de leur continent ou des institutions avec lesquelles ils travaillent. Monsieur David Antoni a transmis l’invitation du président de notre organisation à S.E l’Ambassadeur. Il n’a pas manqué d’expliquer à quel point le Cameroun représente une curiosité internationale tant pour les jeunes d’Europe que ceux d’Afrique. Pour Monsieur Antoni, le mois de mai est celui du Cameroun, car ce pays, aussi appelé l’Afrique en miniature, célèbre chaque année sa fête nationale le 20 mai, soit 5 jours avant la journée mondiale de l’Afrique. Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur, en remerciant notre organisation pour cette invitation, s’est dit favorable à cette initiative et disposé à accompagner ce projet vers le but recherché ; à savoir, intéresser les jeunes aux affaires internationales et aux questions géopolitiques.
Aussi, l’ambassadeur s’est félicité de l’existence de la jeune organisation et des efforts qu’elle fournit dans le chantier de la coopération et des échanges entre les jeunes d’Europe et d’Afrique mais également entre ces derniers et les institutions, afin de construire les bases d’un futur plus solidaire et égalitaire. Cette initiative, a-t-il souligné, épouse la vision du Président de la République du Cameroun. S.E. Monsieur Paul Biya place le « fer de lance » de la nation au cœur des politiques publiques. Des indices tangibles de cette attention particulière accordée à la jeunesse, par ailleurs célébrée à l’échelle nationale tous les 11 février, ont été ainsi relevés, entre autres par notre hôte. D’une part, des garanties socio-économiques comme les programmes d’appui aux jeunes entrepreneurs en zones urbaine et rurale, d’autre part la mise en place d’institutions telle que le Conseil national de la jeunesse, véritable force de proposition pour des mesures gouvernementales en faveur des jeunes. Pour lui, le dialogue est un instrument primordial de progrès, et inclure les jeunes dans ce processus est essentiel.
L’accent, a-t-il précisé, est davantage porté sur l’auto-employabilité des jeunes et notamment sur l’entrepreneuriat. L’entrepreneuriat présente le triple avantage de faciliter d’abord l’autonomie financière des jeunes, de les associer ensuite au chantier de l’émergence du Cameroun par la création d’emplois, et enfin de les mettre à l’abri de la précarité et de l’oisiveté, brèches potentielles aux enrôlements extrémistes.
Ce tour d’horizon établi, les membres de la délégation ont pu poursuivre les échanges avec S.E. André-Magnus Ekoumou en abordant tour à tour les questions de coopération internationale en matière de lutte contre le terrorisme, d’aide aux étudiants de la diaspora camerounaise en période de crise covid-19 et celle de la crise anglophone.
Répondant volontiers à nos interrogations, le haut commis d’État a ainsi pu indiquer :
- En ce qui concerne la coopération en matière de lutte contre le terrorisme, le Cameroun est engagé aux côtés de ses partenaires africains et occidentaux, à l’instar de l’Union européenne pour la lutte contre le terrorisme, particulièrement contre la secte Boko-haram qui sévit aux frontières Nord du Cameroun. Il s’agit en effet d’une coopération effective, à poursuivre, voire à diversifier pour pouvoir apporter une riposte globale au terrorisme et à ceux qui le financent. Cela fut également l’occasion pour le diplomate de regretter la perte du Président tchadien Idriss Deby, acteur majeur de la coopération dans la lutte contre le terrorisme dans la sous-région ;
- En matière d’aide aux étudiants de la diaspora en cette période de crise sanitaire, l’ambassade, véritable « Maison commune des Camerounais » en France, s’emploie depuis le début de la crise à apporter un soutien aux nombreux étudiants en situation de précarité, qui sollicitent l’aide de la représentation diplomatique. En l’absence de dispositif formalisé, l’ambassade veille néanmoins à vérifier la bonne foi des divers bénéficiaires, une démarche qui a déjà permis de secourir plusieurs jeunes dans le besoin, dans la limite des moyens disponibles.
- En ce qui concerne la crise anglophone, le Cameroun, fier de ses valeurs pacifistes, reste déterminé à conserver son intégrité territoriale et son unité dans la diversité. Au rang des dommages les plus déplorables de cette crise se logent les pertes en vie humaine et la séquestration de l’avenir de la jeunesse, notamment en portant atteinte à la continuité de leur scolarité. Néanmoins, l’État du Cameroun, dans la tradition pacifiste qui est la sienne et qui a déjà fait ses preuves dans d’autres types de conflits, entend trouver des solutions institutionnelles et légales, à l’instar du renforcement de la décentralisation qui va asseoir davantage une gestion de proximité. Les élections régionales récentes organisées pour parachever le processus de décentralisation s’inscrivent dans ce sillage.
Ces sujets évoqués, la délégation de l’OJUEA a abordé avec son illustre hôte divers sujets de collaboration et d’échanges ultérieurs. L’audience s’est ponctuée par une séance photo officielle immortalisant cette rencontre riche, qui nous l’espérons, marque la première d’une longue série.
L’OJUEA, particulièrement par la voie de son président, Monsieur Mvogo, réitère ses plus sincères remerciements à S.E. Monsieur Ekoumou pour l’échange qu’il nous a accordé. La délégation menée par M. Antoni a été accueillie dans les meilleurs honneurs. Nous nous réjouissons des perspectives de collaboration futures entre l’ambassade et notre organisation, autant en France qu’à l’international.
Emilie-Fleur NGOMEN, David ANTONI et Camille DELORON
