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Guerre en Ukraine : l’OJUEA et l’IDEA s’adressent aux Ambassadeurs africains et européens à Bruxelles

La dépendance européenne vis-à-vis du gaz russe peut être comparée à la dépendance africaine vis-à-vis du blé et des céréales ukrainiens et russes. Si 60% des terres arables mondiales et 30.000 km de littoral se trouvent en Afrique, comment est possible que l’Afrique soit un importateur majeur de nourriture ?

Déclaration conjointe de l’OJUEA et l’IDEA le 20 juin 2022 à Bruxelles

‘’CONSEQUENCES FOR AFRICA OF THE WAR IN UKRAINE’’ Service de l’action exterieure de l’Union Européenne.

Mr Gabriel MVOGO, President of the Youth Organisation for the European and African Union  And Mrs Carola Gritella, President of Youth Intra-dialogue on Europe and Africa

Chers Ambassadeurs de l’Union Africaine et de l’Union Européenne, chers invités, tout Protocole respecté,

Nous représentons plusieurs organisations de jeunesse africaines et européennes qui visent à construire la paix, promouvoir le développement et le dialogue inclusif entre les continents.

Nous vous remercions beaucoup de nous avoir donné l’occasion d’être ici et vous exprimer nos avis sur la situation en Ukraine et ses répercussions sur nos deux continents.

Nous souhaitons partager avec vous quelques recommandations. Notre premier message est une condamnation de l’agression russe contre l’Ukraine, qui non seulement crée des conditions de vie insupportables pour le peuple ukrainien, mais a également de graves répercussions sur nos deux continents : la crise énergétique européenne s’aggrave. 

Pendant ce temps, les Africains connaissent une inflation sur les aliments de premières nécessité, tels que le pain, l’huile ou la farine. C’est le cas pour les familles de nos amis en Tunisie, en Égypte et au Sénégal. En fait, toute l’Afrique souffre de l’inflation.

La dépendance européenne vis-à-vis du gaz russe peut être comparée à la dépendance africaine vis-à-vis du blé et des céréales ukrainiens et russes. Si 60% des terres arables mondiales et 30.000 km de littoral se trouvent en Afrique, comment est possible que l’Afrique soit un importateur majeur de nourriture ?

Du côté européen, nous nous demandons quelle est notre relation avec l’Afrique. Nous devrions arrêter la pêche illégale, non déclarée et non réglementée en Afrique et voir comment nous pouvons aider le combat du changement climatique: Car, notre responsabilité de réduire nos émissions de carbone est plus élevée, vu que l’Afrique ne contribue que 5% des émissions globales. Pour réaliser l’Agenda 2030 des Objectifs de Développement durable, l’Europe devrait soutenir l’autonomisation des communautés locales par le biais de la création des cultures locales résilientes. Aussi, l’Afrique et l’Europe doivent repenser la chaîne logistique alimentaire. La production alimentaire doit être plus décentralisée parce que lors d’une crise les sociétés sont plus facilement déstabilisées ainsi, comme c’est le cas aujourd’hui.

Excellences, Mesdames et Messieurs,

Plusieurs de nos jeunes membres d’origine africaine ont exprimé leur déception face au manque d’anticipation de cette crise qui existe depuis 2014. Ils dénoncent également l’absence d’initiative pouvant garantir les intérêts stratégiques de l’Afrique et réduire sa dépendance aux deux pays qui sont la Russie pour son engrais, et l’Ukraine pour son blé.

En outre, les jeunes d’Europe et d’Afrique dénoncent les cas de corruption qui favorisent la spéculation des prix des denrées alimentaires sur le marché africain.

L’Union européenne doit jouer un rôle actif dans les organisations internationales, y compris dans les nouvelles coalitions ad hoc rassemblant, à la fois, les démocraties et les marginalisés dont l’intérêt commun est la résolution des crises. En occurrence, celle dans laquelle le monde est plongé depuis le 24 février 2022.

C’est donc dans ce type de contexte que le Global Gateway est d’une importance vitale pour l’UE et ses partenaires. Avec cette initiative, l’UE peut contribuer à des investissements substantiels dans les infrastructures, le numérique, l’énergie et le climat, les transports, la santé, l’éducation et la recherche ainsi que dans la sécurité alimentaire. En prenant en considération les besoins et les projets à long terme de ses partenaires, ce programme pourrait aussi rejoindre les finalités de l’Agenda 2063 de l’Union africaine. 

Intervention de S.E.M BAYE MOCTAR DIOP , Ambassadeur du Sénégal auprès de l’Union Européenne.

Les recommandations immédiates  

Alors, nous voulons proposer des solutions dans l’immédiat, comme les suivantes

  • Augmenter l’approvisionnement alimentaire de l’Afrique en provenance de l’Union européenne et de tous les partenaires volontaires;
  • Promouvoir l’alimentation primaire en tant que droit humain fondamental;
  • Rétablir l’objectif oublié des Accords de Maputo d’allouer 10% du budget national à l’agriculture;
  • Promouvoir les connaissances agronomiques par l’éducation;
  • Mettre fin immédiatement au blocus russe de la mer Noire, notamment en ouvrant un corridor maritime sûr pour exporter du blé, notamment vers des pays africains particulièrement dépendants;

Les recommandations à long terme

  • Renforcer les productions agricoles continentales avec l’appui des subventions européennes et africaines;
  • Investir massivement dans la mécanisation, l’industrialisation et l’innovation technologique du secteur agricole de l’Afrique;
  • Anticiper sur les conséquences du réchauffement climatique;
  • Promouvoir les cultures résilientes, comme celle du manioc;
  • Promouvoir et encadrer l’économie bleue;
  • Décentraliser, diversifier et reconcevoir les chaînes d’approvisionnement afin d’éviter les dépendances extérieures en cas de crise mondiale;
  • Réévaluer les actions du FMI et les droits de tirage des pays africains;
  • Accompagner la ratification et la mise en œuvre de la Zone de Libre Échange Continentale Africaine;

Enfin, nous voudrions vous poser quelques questions. La première étant sur

  • Alors, comment et quand le Global Gateway sera-t-il opérationnel ? Les gens ne peuvent plus attendre ce moment, leur vie quotidienne est en danger, et nous avons besoin d’action maintenant.
  • Du fait des relations commerciales entre l’Afrique et la Russie, les sanctions occidentales contre ce pays ont eu un impact négatif sur les économies africaines. Est-ce qu’ un diagnostic des relations commerciales Russie-Afrique a été établi ? Quelles solutions pouvons-nous trouver ensemble pour atténuer les impacts desdites sanctions sur les besoins africains ?

Mr Gabriel MVOGO, President of the Youth Organisation for the European and African Union  And Mrs Carola Gritella, President of Youth Intra-dialogue on Europe and Africa

LUNDI 20 JUIN 2022 – ACADEMIE ROYALE DES SCIENCES DE BRUXELLES