Vous l’avez sûrement déjà vu entre deux informations sur les réseaux sociaux, la télévision ou même la radio, l’Ethiopie est en ce moment même en pleine guerre civile. Mais pourquoi ?
Nous décryptons aujourd’hui ce conflit, ses causes et ses conséquences, alors accrochez-vous bien !
Deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, l’Ethiopie est un Etat africain bordé par le Soudan, la Somalie et l’Erythrée. Considéré comme un Etat fédéraliste, l’ancienne colonie italienne fait état d’une grande diversité ethnique et religieuse. Parmi ses régions, c’est le Tigray (ou Tigré) qui est actuellement au cœur de la tourmente qui saisit le pays depuis bientôt un an. Cette région du nord de l’Ethiopie, à la frontière avec l’Erythrée et le Soudan est peuplée de plus de 5 millions de Tigréens, possédant leur propre langue et culture.
Grand comme l’Autriche, le Tigray est devenu le théâtre de la guerre civile au moment où le Front de Libération du Peuple du Tigray (FLPT), principal mouvement politique de la région, a basculé de la simple opposition vers le séparatisme après le report des élections d’août 2020. Le 4 novembre dernier, le FLPT a fomenté un raid à l’encontre d’une caserne de l’armée éthiopienne, située dans la ville de Mekele, dans le but de récupérer du matériel et des armes.
Face à cette agression, le Premier Ministre éthiopien, Abiy Ahmed, s’est montré ferme, lançant un ultimatum au mouvement rebelle. Face au manque de réaction du FLPT, l’homme politique a ainsi ordonné le bombardement des positions ennemies, ce qui a permis à l’armée éthiopienne de regagner du terrain dans la région. Au-delà des nombreuses victimes du conflit, ce sont les crimes de guerres et les exactions contre les civils venant des deux côtés qui ont exhortées les forces internationales à intervenir et agir en tant que médiateur.
De plus, fuyant la violence et la brutalité du conflit, environ 43.000 habitants de la région se sont réfugiés au Soudan, un chiffre qui pourrait atteindre les 200.000 selon les experts onusiens. Approximativement 400.000 personnes souffriraient également de la famine engendrée par la guerre. Aujourd’hui, le conflit peine à être résolu, dans la mesure où l’organisation attaques du FLPT rivalisent avec la puissance de l’arsenal de l’Etat central.
Selon les chiffres de l’ONU, environ 2.3 millions de personnes nécessitent une assistance humanitaire immédiate dans le région, un chiffre qui ne cesse d’augmenter à mesure que le conflit s’étend aux régions alentours. En outre, étant donné qu’Abiy Ahmed a invoqué à plusieurs reprises le principe de non-intervention, pilier fondamental du droit international, pour repousser les tentatives de médiation externe. En prenant en compte tous ces éléments, la perspective d’une résolution du conflit apparaît bien éloignée.
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Cet article a été rédigé par Valentin BOSSHARD, membre de l’équipe de communication et membre du sous-département des affaires africaines de l’OJUEA.