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SOS Racisme: “Salam, Shalom, Salut”

“Nos représentants ont assisté ce mois de janvier au conférence débat organisée par SOS Racisme et ainsi centrée sur ce sujet en question: le Racisme… “

SOS RACISME : UNIVERSALISME ET L’HUMANISME COMME SEULE RACE 

La délicatesse dans l’emploi du mot « noir », le conflit que suscite l’expression « blanc » ou « blanche » mais surtout le tabou auquel renvoie la collaboration entre l’Europe et l’Afrique auprès de nombreuses populations occidentales et africaines ont fait comprendre aux jeunesueua qu’au plan institutionnel, les Unions européenne (UE) et africaine (UA) ne communiquaient pas assez. Le racisme est donc pour les jeunes d’Europe et d’Afrique inscrit comme un sujet préoccupant affectant cruellement l’efficacité institutionnel comme politique, sachant que leur vocation est de répondre aux questions de justice sociale qui finalement mal traitées deviennent pour nous l’effet du racisme. Ainsi, pour en déceler les tenants et les aboutissants, ce jeudi 09 janvier 2020 à Strasbourg (France), l’Organisation des Jeunes pour l’Union Européenne et Africaine a répondu à l’invitation de SOS Racisme de passage dans le Grand-Est (Strasbourg, Mulhouse, etc.) en raison de sa tournée de sensibilisation et de délimitation du phénomène du « racisme ». Au cœur de la salle multimédia du Centre administratif de la ville de Strasbourg et de l’Eurométropole, le thème “Salam, Shalom, Salut” a été le marqueur thématique qui a aidé à pointer du doigt la réalité raciste préoccupante de notre ère. 

LE RACISME : EFFET DES CRISES DE JUSTICE SOCIALE ET DE MAUVAISE ÉDUCATION 

Le souci des associations présentes a été de réévaluer la notion du racisme, de déceler son historicité ; ses causes et de partager des expériences racistes individuels de sorte à pouvoir proposer des solutions micro-sociales et macro-sociales. Partant de leurs expériences personnelles, les intervenants nous ont offert un cadre microsociologique nous permettant de comprendre leurs carrières militantes pour l’universalisme et l’humanisme. Ayant été des témoins d’actes antisémites, islamophobes, de racisme anti-noir, de racisme anti blanc mais aussi de discriminations féminines, les participants au projet  “Salam, Shalom, Salut” ont montré que le racisme a des origines structurelles comme l’étroitesse du système économique, le cadre situationnel comme les actes terroristes mais aussi une dimension biographique comme le choix des outils éducatifs ou de formation. Unanimement, le racisme a été perçu par les participants comme une négation de l’humanité.  Un refus du droit de connaître l’autre au profit d’une construction facile de préjugés. C’est donc une fermeture rationnelle et culturelle dans le rapport à soi. Ce qui se présente avant tout comme un radicalisme culturel et identitaire. Le racisme demeure une idéologie de classification et de hiérarchisation au sein des espèces qui postule sans fondement scientifique l’existence d’une race et une violence dans le rapport à l’autre race. Une dérive sociale qui affecte profondément l’atteinte des objectifs de développement durable et de justice sociale.

HISTORICITÉ DU RACISME ET ENJEUX POUR LE NOUVEAU BILATÉRALISME ENTRE LES JEUNES EUROPÉENS ET AFRICAINS 

Dans la culture latine le mot race désigne l’origine ethnographique. Toutefois dans la culture arabe elle désigne la ligné des gouvernants de celle des serviteurs. Dans son évolution, la notion de racisme est contiguë à celle de race qui apparaît dans le langage arabe et latin en 400. Un terme inoffensif qui avait pour objet d’aider l’individu à se situer par rapport à l’autre au plan ethnologique et socioprofessionnel mais aussi pour mieux se projeter. L’expression sera employée pour la première fois en Italie en 1200, en 1300 au Portugal puis en Angleterre et en Hollande en 1400 et enfin en France en 1600. Aujourd’hui les formes de classification sont plus violentes et les aspects du racisme multiples. L’allusion à la suprématie technique en termes de savoir, le primat technologique sur les autres, celui du modèle économique ou le marché ou encore la primauté culturelle sont de nos jours la vitrine du discours raciste. Il est donc perceptible que les crises raciales obéissent avant tout à la peur de l’autre mais aussi au souci fragile de la protection des acquis potentiellement volatils.  Entre une Europe ambitieuse qui s’est construite par la conquête internationale et une Afrique friande de reconnaissance et d’égalité dans les rapports, le déséquilibre des rapports adossés à la colonisation, l’après deuxième guerre mondiale, la perception ambiguë de la laïcité et l’exploitation de la planète pendant les trente glorieuses accentuent le climat de méfiance du passé. De ce fait, cette jeunesse actuelle qui  n’a pas connu la guerre, ni la colonisation, ni les trente glorieuses, il lui appartient d’être acteur d’une autre histoire et de réussir là où les anciens ont échoué. Elle a donc d’autres défis qui sont de réussir le souci écologique, le progrès technologique et la redéfinition des valeurs universalisables et éthiques pour la survie de la paix, de la prospérité partagée et la synergie internationale pour aborder ensemble les défis globaux. Cette jeunesse a donc un nouveau pan de leur histoire à écrire. 

SOLIDARITÉ INTERNATIONALE DES JEUNES ET LA DÉCONSTRUCTION DU RACISME 

Globalement, dans le rapport au racisme, la peur reste le nerf qui l’alimente. La réponse à cette peur demeure avant tout le problème de la bonne information ou de l’éducation dont  l’ouverture à l’autre constitue le canal indispensable. Des questions émergent : Est-il judicieux d’associer des caractères à des couleurs ou des nationalités ? Quelle chaine regarde la jeunesse d’aujourd’hui ? Comment les médias et le système accentuent le discours d’hiérarchisation des races ? L’histoire des peuples est-elle entièrement racontée aux générations ? Il est clair que le phénomène du racisme est odieux. Toutefois, la jeunesse doit être prudente pour ne pas tomber dans le piège de l’auto-racisme. Ne pas voir le racisme partout. Contraindre ainsi les personnes supposées racistes à l’exclusion avant qu’ils ne se soient eux même écartées. En effet, la lutte contre le racisme peut ainsi devenir une forme tacite de plus pour sa promotion. Il est donc indispensable de combattre cette peur mais aussi éviter d’accentuer sa construction par un antiracisme disproportionné qui finit par devenir progressivement un passage à l’acte tout de même raciste. L’équilibre dans le discours est donc important. Se méfier du discours classifiant et hiérarchisant. Tout part d’une hiérarchisation qui devient peu à peu avec d’autres facteurs aggravants de classification nette, un communautarisme qui finit par s’ériger en un acte violent lorsque le système se sent menacé. Pour arriver à bout de cela, il faut arriver à délimiter la notion du racisme. Définir les phases faibles, modérées, agressives permette de lutter contre la propagation du racisme. En sommes, dans le racisme, l’on se refuse ainsi la possibilité d’emprunter chez l’autre ce qu’il y a d’humanitaire pour être compétitif. Une telle attitude ne peut être le substrat pour bâtir une coopération durable entre l’Europe et l’Afrique. 

Source : https://www.dna.fr/edition-strasbourg/2020/01/10/salam-shalom-salut-le-debat-de-sos-racisme