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The make or break decade: la décennie décisive

Comment faire de la prochaine décennie celle de l’économie durable et résiliente ?  C’est bien ce qui anime le débat politique européen depuis maintenant une dizaine d’années. 2021, officiellement tournée vers les objectifs du pacte vert, pose les jalons d’une nouvelle approche de l’action climatique. Loin de vouloir agir seule, l’Union européenne tente de donner une réponse cohérente au défi climatique. Les enjeux environnementaux exigent, en effet, une action déterminée et des investissements importants. C’est pour répondre à ces exigences, que s’est tenu, le 24 mars 2021, l’évènement Investing in Climate Action présenté et présidé par PS Events.

Les trois sessions de rencontres virtuelles ont été organisées en partenariat avec la Commission européenne et la Banque européenne d’investissement afin de faciliter l’intervention de partenaires potentiels dans la mise en place d’une politique climatique globale et uniformisée. Ce sont bien trois rencontres qui couvrent respectivement différents aspects de la politique globale : l’action climatique pour la décennie critique, les nouveaux investissements dits ‘soutenables’ ainsi que le ‘multilatéralisme vert.’ Au cours de l’évènement, ce ne sont pas moins de 30 intervenants, représentants d’organismes privés et publics, qui partagent leur expertise et témoignent leur soutien à cette nouvelle entreprise globale de sauvegarde du patrimoine naturel.

Lors de la session d’ouverture de l’évènement, ce n’est autre que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, accompagnée de son vice-président, Valdis Dombrovskis, et du président de la Banque européenne d’investissement, Werner Hoyer, qui au terme d’un discours de présentation rappellent les enjeux du débat. Au cours de ce premier volet, les intervenants échangent sur les dégradations climatiques et leur prévention sur le long terme.  Avec l’Union européenne et de nombreux autres pays qui préparent, ou ont déjà soumis des objectifs de réduction des émissions actualisés, comme le prévoient les accords de Paris de 2015, ce ne sont pas les engagements climatiques ambitieux qui manquent.

La question est maintenant de savoir comment faire de l’action environnementale une réalité, grâce à des politiques concrètes – et sans laisser personne de côté. Pour ce faire, le Ministre portugais pour l’environnement, João Pedro Matos Fernandes, s’est joint au débat aux côtés d’acteurs non-européens comme Ma Jun, président du Comité chinois pour le financement vert. En effet, au cours de cette première session, il était important de jauger, à travers une approche globale, la portée actuelle de la réglementation, de la fiscalité ou encore de l’investissement.

La deuxième session aborde la question de l’investissement et de la soutenabilité du dessein d’un nouveau boom vert.  Ainsi, Teresa Czerwinska, vice-présidente de la Banque européenne d’investissement, ouvre le débat au cours duquel de nombreux acteurs privés échangent sur la part de l’investissement dans la lutte contre le changement climatique. Oliver Bäte, président en charge d’Allianz SE, Fiona Reynolds, directrice générale des Principes pour l’investissement responsable, ou encore Irene Tinagli, présidente de la Commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen, déterminent ensemble la clé de la lutte mondiale contre le changement climatique. En effet, tous sont d’avis que la finance peut jouer un rôle crucial dans la lutte contre le dérèglement environnemental, surtout après les conséquences de la pandémie. La priorité serait ainsi d’aligner les incitations de marché et les financements publics sur les objectifs sectoriels et mondiaux de zéro émission nette.

La troisième session, qui vient clôturer l’évènement, s’ouvre avec l’intervention de John Kerry, envoyé présidentiel des États-Unis pour le climat, qui met en avant la nécessité d’une prise en compte globale de l’action climatique et annonce officiellement un ‘multilatéralisme vert.’ Pour corroborer le tout, d’autres représentants d’organismes internationaux, comme Achim Steiner, administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement, viennent établir la coopération à plusieurs vitesses entre institutions internationales. Grâce à cela, la coopération internationale prend forme. Alors que les États-Unis renouent avec le reste du monde de manière constructive, les Européens ont commencé à s’unir derrière un programme climatique commun, et tous deux ont reconnu que le climat n’est plus seulement un problème environnemental, mais bien géopolitique.

Pour clore le débat ainsi que l’évènement tout entier, Frans Timmermans, vice-président exécutif de la Commission européenne, n’a pas manqué de rappeler que l’engagement et la diplomatie climatiques internationaux devront prendre de nouvelles formes afin de faciliter l’entreprise lancée par l’Union européenne. A travers cet évènement, l’Union européenne tente de faire de la prochaine décennie une source de prospérité, d’équité et de qualité de vie pour tous. De facto, la réorientation du secteur financier dans une direction plus écologique nécessite le soutien des gouvernements, des banques d’investissement et des organisations multilatérales afin de tirer le meilleur parti des nouvelles possibilités offertes.

Christian Dogui