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UNION AFRICAINE : La zone de libre échange continentale ZLEC désormais une réalité

Malgré son entrée en vigueur ce jeudi 30 mai, l’Union africaine dispose encore d’un mois pour mettre en place la phase opérationnelle et notamment les instruments techniques pour contrôler cette zone de libre-échange. Signée le 21 mars 2018 par 49 États africains, la Zlec a été ratifiée par 22 pays. Le Nigeria, plus grande économie du continent, ne l’a pas encore fait, mais la position d’Abuja est en train d’évoluer


L’accord établissant la Zlec continentale a été signé par 49 États africains le 21 mars 2018 à Kigali

« Le train ne doit pas quitter la gare et s’éloigner sans que nous puissions le prendre ». Voilà ce que disait la semaine dernière le ministre nigérian du Commerce et de l’Industrie à propos de la Zlec.

Jusqu’à présent, Abuja refuse d’adhérer à la zone de libre-échange, craignant qu’une déferlante de produits étrangers ne vienne ruiner son industrie naissante. Le président Buhari avait demandé à son gouvernement une étude d’impact de la Zlec sur l’économie nigériane. Le ministre du Commerce, lui, a remis son rapport et ne cache pas son optimisme quant à une issue positive. D’autant qu’une étude de la Chambre de commerce de Lagos révèle que près de huit patrons nigérians sur dix y sont favorables.

La décision finale dépendra en partie de ce que décidera l’Union africaine d’ici le sommet du 7 juillet. Car les États africains ont encore un mois pour mettre en place les outils destinés à s’assurer que la concurrence ne sera pas déloyale au sein de la Zlec.

Abidjan -Cote d’Ivoire

La règle d’origine notamment doit être précisée. Il s’agit de savoir quelle proportion d’intrants africains est nécessaire dans un produit pour qu’il soit considéré comme africain. Autres défis, démanteler les barrières non tarifaires, et aussi mettre en place les organes de contrôle et d’arbitrage. Car même libéré, le commerce a besoin de règles

Avec le vote du Parlement gambien, plus rien ne s’oppose à la ZLEC. En juillet prochain à Niamey, les pays africains vont donc lancer officiellement cette vaste zone de libre-échange.

Si la ZLEC fait autant rêver les Africains, c’est qu’elle comporte une charge symbolique très forte en abolissant, au moins pour les marchandises et les hommes, les frontières héritées de la colonisation.

Le troisième pont d’Abidjan – Echangeur VGE

Au-delà de cette dimension politique, la ZLEC est, à terme, la promesse d’un vaste marché d’1,3 milliard de consommateurs et à plus court terme un bond du commerce intra-africain, qui pour l’instant ne dépasse pas 18% des échanges réalisés par les pays. Mais beaucoup reste à faire.

Le prévisionnel de la croissance en Afrique

Il faut encore harmoniser les règles douanières, abolir les barrières tarifaires et non tarifaires. Un travail de titan, qui par exemple n’est toujours pas totalement effectif au sein de certaines unions régionales comme la Cédéao. Il faut aussi trancher la question sensible de la protection des marchés, que souligne le géant nigérian, l’un des trois pays africains à n’avoir pas encore adhéré à la ZLEC.

Abuja pèse actuellement le pour et le contre du traité de libre-échange, craignant de voir une déferlante de produits étrangers ruiner certaines de ses industries. Le Nigeria rappelle régulièrement que le libre échangisme prôné par l’OMC a dévasté son industrie textile

SOURCES :
http://www.rfi.fr/afrique/20190404-zlec-afrique-harmonisation-lois-commerce